« L’éphémère  » a été publiée pour la première fois dans un numéro spécial, consacré à la chute du mur de Berlin, de la revue allemande DIE ALTARBILDER DES TRÄUMES. Jérémy Maranne a réalisé cette traduction pour la revue RICERCARE en 1995.
EXTRAIT :
A Berne, Il y a d’Otto Dix certaines Madones aux seins lourds et flasques, aux sourires torves, aux couleurs ternes par endroits, criardes ailleurs, impures et sacrilèges à ce point que la lumière de la rosace en perdait sa splendeur. Je n’aimais pas. Seul le portrait aurait pu m’être sensible, mais là c’était une peinture à l’emplâtre, un tas de pigments sans grâce, une négation des douceurs, des douleurs qui se doivent aux immaculées choisies. Il n’y avait rien là -dedans qui puisse inspirer, rien à manger. Elles étaient mortes, encadrées et vaniteuses comme de vieilles peaux religieuses qui se délabrent et s’encaustiquent. Qui étaient-elles ? D’où venaient-elles ces semblants de femmes qui ne pouvaient rien voir de leurs défauts ? Certes pas d’un livre saint, d’un choix de Dieu ! Vrai ! Je ne pouvais considérer cela comme de la peinture.
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