Comme tous les ans, le 24 décembre (le 23, le 22, le 21, le 25, le 26, le 27), je reçois plein de cadeaux ! J’adore ! Des livres (demandés ou non), des disques, des DVD et plein d’autres choses que la pudeur –et ma mère – m’interdisent de nommer ici.
Bref ! Comme tous les ans, j’ai une absence d’une quinzaine de jours où je passe mes journées à lire, regarder, écouter toutes ces nouveautés (qui parfois ne le sont pas) qui viennent s’étaler au pied de mon fauteuil.
C’est, en général, vers le 15 janvier que je commence à me dire « mais où vais-je mettre tout ça ?  ». Vers le 20, ma femme (douce et aimante compagne à tout jamais plus ordonnée que moi) commence à me dire « mais où va-t-on ranger tout ça ?  ». Pour être juste, il faut préciser qu’il y a les soldes d’hiver qui débarquent juste après et que j’en profite pour faire le plein.
Cette année, dans sa grande hotte, au pied de mon sapin, ma fille-ainée-noë l avait déposé, notamment (que j’aime ce mot ! avec nuitamment et filament c’est un de mes mots amants préféré), un film avec, notamment (bis) Kevin Spacey et Laurence Fishburne : Las Vegas 21.
Ce film raconte l’histoire d’un groupe d’étudiants du M.I.T. qui, sous la houlette de leur professeur, fit sauter la banque en comptant les cartes au Black Jack.
Rien d’extraordinaire, en fait. A part, peut-être, qu’il s’agit d’une « histoire vraie  ». Mais bon, cela reste au niveau des films de voleurs ou nous avons des gentils voleurs (les étudiants qui trichent) et des méchants voleurs (les casinos victimes). Inversion classique du point de vue. On prend parti pour ceux qui ne respectent pas la loi en espérant qu’ils en réchappent. Le final est conforme à ce type de scénarios mais je n’ai pas le droit de vous le raconter autrement mes filles me tueront.
Forcément, Kevin Spacey, comme Laurence Fishburne, ne sont pas les premiers rôles puisque le film raconte l’histoire d’étudiants… Mais les autres, je ne les connais pas. Enfin, pas trop. Je savais que le « héro  » venait de la télé et avait tourné un ou deux films avant et que l’héroïne venait de Los Angeles (la fille pas la drogue !) et avait commencé sa carrière avec le grand Robert en murmurant la réplique à la fille qui s’engueulait avec l’homme qui murmurait à l’oreille de la fantastique et sublime Christine (elle est en tête de mon TopTen) … Bref, deux débutants, deux novices dans ce monde de vices ! Las Vegas comme Miami sont les symboles de la perdition ! Drogues ! Sexes ! Arnaques en tous genres ! Pas de flics ! Ou pourris ! (J’arrête là mais faudra bien qu’un jour on s’intéresse à la symbolique des villes comme référentielle imaginaire…)
Donc, ce film, puisque je suis un inconditionnel de l’intelligence de Kevin Spacey et de Laurence Fishburne qui choisissent toujours leurs rôles pour de bonnes raisons (cela ne veut pas dire grand-chose mais comme ils sont de ces acteurs qui dégagent une « aura d’intelligence  », j’ai du mal à croire qu’ils peuvent entrer dans un projet sans qu’en amont il n’y ait une quelconque réflexion de leurs parts…), je me suis, bien sà »r, précipité sur mon DVDscope (ce mot m’a toujours fasciné par sa construction…) pour imposer son visionnage à ma petite famille (qui aurait bien vu le dernier Gad Elmaleh (nous le vîmes à la suite, rassurez-vous).
Qu’en dire ?
Le scénario manque de profondeurs, on ne sait jamais pourquoi ils acceptent de passer d’un univers estudiantin à un monde où le délit est licite. Ou plutôt, il n’y a pas d’explication sur ce qui les transforme. Juste une motivation : le besoin d’argent. C’est un peu court ce me semble. On a tous besoin d’argent et on ne court pas tous tricher au Casino…
Les dialogues sont indigents (pauvres, schématiques, sommaires…) avec la voix du héro qui redit en off ce que les images nous montre en live (quand on parle de cinéma, il faut absolument mettre des mots anglais. C’est plus fun.)
Les images, tant dans leurs traitements que dans la manière de filmer, renvoient à l’univers des clips.
La réalisation n’a pas de direction d’acteur. Elle se borne à une mise en image du story-board et laisse chacun jouer à sa guise (heureusement, ils sont bons)
Et la musique est bruyante (rien d’autre à dire)
Voilà pour les « moins  ».
Pour le côté « positif  »
Les acteurs sont « crédibles  » et tiennent bien leurs places.
Le montage est « serré  »
Le pitch (tiré rappelons le d’une histoire vrai) contient un vrai/faux suspense qui nous titille à la première vision et oriente le film vers la comédie (même pas policière ; il n’y a pas de policier).
L’histoire est immorale de cette immoralité qui correspond plutôt bien à notre vision des américains : « Pas vu, pas pris !  ». Je sais, ce n’est pas très citoyen comme approche mais les américains sont-il dans ce concept de « citoyenneté  » ? (Je suppose qu’il ne faut pas généraliser. Maintenant, je pourrai poser la question autrement : quel est l’imaginaire associé à Las Vegas ? Réponse : « pas vu, pas pris !  »)
Au total, un film que je reverrai volontiers.
Ben oui ! Je ne suis pas un intellectuel moi. Un film détente, cela me va très bien.
Ce n’est ni un film de réalisateur (qui connaît Robert Luketic ?), ce n’est pas un film d’auteur, ni d’acteurs mais c’est un bon film de monteur. Cela se regarde sans difficulté et se revoit les soirs où la pêche nous manque un peu, où la fatigue nous croise les bras, où même une comédie est trop « cérébrale  »â€¦ (sauf peut-être « la vengeance d’une blonde  » qui peut se regarder n’importe quand).
Et puis, il y a Kevin Spacey et Laurence Fishburne et je suis un inconditionnel …
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