Aujourd’hui, la bataille fait rage ! Les corps déchiquetés s’entrechoquent mollement dans le verre de la politique comme deux olives au fond d’un martini dry. Les territoires fondent sous la chaleur des injures. Les femmes ont pris le pouvoir et, dans cette société matriarcale en devenir, nous les voyons s’étriper par médias interposés. Nous assistons, impuissants, à la nuit des longs sanglots où royalistes et aubrysiens se disputent la victoire. Elles veulent la chaire où longtemps l’hollandais prêchait. Leurs yeux n’ont de Chimène ni l’amour ni l’honneur ! Les hommes, jadis amis, se rangent derrière des bannières sans espoir. Dans les sections, la vindicte est reine et les noms d’oiseaux fusent ! Des plaintes se déposent et la droite, doucement, rigole…
Et l’homme de la rue que je suis se demande bien ce que ce ventre mou peut avoir d’attrait ! Non pas que la politique n’a pas d’intérêt, mais, ici, maintenant, dans cette lutte fratricide où l’on reproche à l’une comme à l’autre d’être au service de ses propres intérêts, font-elles encore de la politique ? (On rajoute, normalement, « au sens propre du terme  » mais la politique restera toujours un sens « propre  » c’est la manière de la pratiquer qui, parfois, ne l’est pas…). Bien sà »r, la situation n’est pas facile. Il y a tellement de courants ! Rester hors de l’eau est déjà un exploit. Mais alors ? Quel intérêt ?
Que nous proposent-elles en fait ? Quoi de nouveau sous cette neige automnale (et oui ! juste quelques flocons mais quand même…). A lire les mentions, c’est dans les vieux pots qu’elles souhaitent faire leurs soupes. Revenir vers le programme commun de 72 pour l’une, aller vers le centre gauche pour l’autre, une vision sociale (socialiste) de la redistribution pour les deux, pas de quoi fesser un chat (oui ! je préfère…).
Aujourd’hui, le problème n’est pas « comment  » mais « pourquoi  ». Il faut revenir au sens. Les réponses au « pourquoi  » qui consistent à justifier tous les « comment  » en mettant au centre « l’économie  » sont des réponses tronquées parce qu’incomplètes ! Prendre en compte la dimension citoyenne de notre condition me semble tellement évident que je ne comprends pas « pourquoi  » cette dimension disparaît chaque fois qu’on parle de politique alors qu’elle est au cÅ“ur de la politique !
Et nous en sommes à une « guerre des chiffres  » à la une de tous les journaux… N’y a-t-il pas plus urgent à faire ? A s’occuper des SDF de Vincennes, par exemple ? A trouver des logements pour ceux qui n’en ont pas ? A donner à manger à tous ? A vêtir les dénudés ? A allumer les feux éducationnels chers à Montaigne ?...
Mais non ! Il est certes plus important de savoir qui, de Ségolène ou de Martine, perdra l’élection présidentielle. Parce qu’elle est perdue, je vous le dis, puisqu’elle repose sur un non-sens…
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